Un été 1946 inoubliable à Montréal

Un roman de Mario Bergeron

posté le 17-05-2019 à 06:19:46

Présentation

 

 

Le présent blogue a comme objectif de vous faire connaître mon nouveau roman. Il ne s'agit pas d'un site de vente, mais, je l'espère, d'échanges. Il me fera plaisir de répondre à vos opinions, à vos remarques et questions. Il contient quatorze articles, mettant en relief les personnages présents dans cette fiction, avec chacun un extrait pour illustrer une intervention, une situation.

Bonne visite !

 


 
 
posté le 16-05-2019 à 01:12:50

L'auteur

 

 

Je me nomme Mario Bergeron, la soixantaine, natif de Cap-de-la-Madeleine et habitant toujours cette ville, voisine de Trois-Rivières, au Québec.

J'ai travaillé dans plusieurs domaines, dont une dizaine d'années à la radio professionelle. Un retour tardif aux études m'a permis d'obtenir des diplômes à la maîtrise et au doctorat en Histoire.

La formation d'historien m'a surtout permis d'apporter un peu de rigueur dans mon loisir de romancier amateur, aimé depuis mon adolescence.

Le présent roman est ma douzième publication. Ajoutons quatre participations à des collectifs : deux comme auteur et autant comme historien.

Je suis associé à l'éditeur Marcel Broquet depuis 2015, un homme admirable amoureux de la littérature et respectant mes approches dans le domaine de la création. Mes deux romans, toujours disponibles, pour cet éditeur : Gros-Nez le quêteux, Le pain de Guillaume.

Les douze publications ne représentent que des gouttes dans la rivière de mes créations. En effet, depuis 1993, près de quarante romans ont été rédigés. J'écris chaque jour, car c'est ma raison d'aimer la vie. Je me plais à éviter des formules romanesques, me concentrant sur les structures et parfois des aspects aventuriers, avec cependant les points communs de l'humour et de ma passion pour l'histoire sociale des 'petites gens'.

Tags: #romancier
 


 
 
posté le 15-05-2019 à 05:15:18

Résumé, caractéristiques et notes

 

 

RÉSUMÉ :

 En 1945, le monde du baseball professionnel est ébranlé suite à la signature, par l’équipe  des Dodgers de Brooklyn, d’un athlète de race noire : Jackie Robinson. L’année suivante, Robinson est assigné à la principale filiale des Dodgers : les Royaux de Montréal.

 

 

 

Rempli de craintes face à cette aventure, Jackie Robinson se présente à Montréal en compagnie de sa jeune épouse Rachel, enceinte. Le couple s’installe dans un quartier populaire de la métropole, au milieu de gens ne parlant pas leur langue. Rapidement, Rachel Robinson remarque la présence insistance de deux enfants, Paul et Marie, et de leur bébé, une poupée prénommée Irène. Les deux petits font tout pour gagner l’amitié de la femme. Parallèlement, la mère du garçon cherche à faire la même chose.

 

 

 

 

Rachel se laisse progressivement convaincre par la drôlerie des deux enfants, alors que Jackie se montre méfiant, mais dépose les armes vers la fin de son séjour à Montréal.

 

 

 

  

CARACTÉRISTIQUES :

 

 

 

Une comédie respectant rigoureusement la réalité alors vécue par le couple Robinson. Il s’agit d’un roman alternant les passages enfantins avec ceux où les adultes sont en vedette.  Un texte positif, relatant avec humour un passage de notre histoire auréolé de tolérance. Femmes, adolescents et hommes pourront apprécier en  harmonie et avec le sourire.

 

 

 

 

 

 

NOTES :

 

Ce roman a été créé entre  le 7 mai et le 22 septembre 2008, sous le titre de Rachel, Jacques et nous. Notez que des passages de ce texte ont été rédigés au stade de baseball de Trois-Rivières.

 

En octobre 2012, j'apporte des modifications, désireux d'offrir un roman davantage adulte. C'est ainsi que le rôle de Rachel prend de l'importance et que madame Gilbert, en retrait jusqu'alors, vient compléter le côté féminin de l'ensemble. Le titre Un été 1946 inoublable à Montréal : Les enfants, Rachel et Jackie Robinson est alors adopté.

 

 

L'inspiration provient d'un livre sur l'histoire des Royaux de Montréal, d'un ouvrage américain (dont j'ai oublié le titre) à propos des premiers Noirs du baseball professionnel, mais aussi d'extraordinaires témoignages de Rachel Robinson, disponibles sur Internet. Enfin, une curieuse inspiration dont je me suis rendu compte plus tard : ce roman est dans la même veine que mon propre Contes d'asphalte, publié en 2001.

 

Le roman a été refusé à quelques reprises, bien que j'avais fait un blitz de demandes l'année du film biographique sur Robinson. Ceci m'a surtout fait penser que ces gens ont manqué d'opportunisme. Amélioré au fil des années, ce texte sera accepté par l'éditeur Marcel Broquet en mars 2019.

Tags: #résumé
 


 
 
posté le 12-05-2019 à 21:47:22

Ceci n'est pas un roman sur le baseball

 

 

Affirmation facile, d'autant plus que je sais qu'avec la photo de la page couverture, beaucoup de gens vont le croire. Il est certes question de ce sport, mais il ne prend pas toute la place. Nul besoin de le connaitre ou de l'apprécier pour lire ce texte.

 

 

À l'occasion, Rachel Robinson propose aux enfants de se rendre voir une rencontre au stade Delorimier. De plus, pour mettre fin à la guerre entre Paul et Denis Turcotte, Jackie invite les gamins à une joute au dit stade.

 

 

 

Les visites au stade se situent essentiellement au niveau du public. En premier lieu, Rachel prenait place dans les sièges réservés aux épouses des joueurs, mais je laisse sous-entendre qu'elle est alors victime de racisme. Voilà pourquoi elle choisit les estrades grand public.

 

 

Il n'existe qu'une courte séquence où il y a une description de jeu, le temps de quelques lignes, C'est l'extrait que je propose, où la mère de Paul se sent agacée par une remarque criarde d'un spectateur.

 

 

 

 

Soudain, un lancer vicieux est évité in extremis par Jackie, qui a eu le réflexe de se jeter au sol. La foule sursaute, rugit, agite le poing. « Mon maudit enfant de chienne! » Madame Gilbert n’en peut plus des vulgarités criardes de ce spectateur, d’autant plus qu’il fait suivre cette exclamation d’une pétarade de blasphèmes de bûcheron. Le voilà prêt à descendre sur le terrain pour faire un mauvais parti au lanceur de Baltimore, qui n’a même pas feint une excuse d’un geste ou d’un regard. Jackie se redresse, s’installe au marbre et attend la prochaine offrande. Il frappe un long coup de deux buts! Le sol, les sièges, les murs, le stade et Montréal tremblent sous la clameur, mais Paul ne voit rien, n’entend rien. Il regarde du côté de Rachel, si émouvante à voir, avec sa main devant sa bouche, pour sans doute camoufler un immense sourire. Son cœur bat au même rythme que celui de Jackie et la femme a l’impression que c’est elle, tout là-bas, les mains sur les hanches, donnant des petits coups de chaussure sur le deuxième sac, fixant d’un regard de feu cet adversaire qui a si ouvertement tenté de le blesser.

 

 

 

« Vous ne pourriez pas vous contrôler? Vous ne voyez pas qu’il y a un petit garçon?

- Ben quoi, madame? Vous avez vu comme moi cet enfant de chienne qui a voulu tuer Jackie.

- Retenez-vous, monsieur.

- C’est ce que je fais. Sinon, je serais déjà sur le terrain en train de casser la gueule à ce maudit enfant de…

- Arrêtez!

- Scrupuleuse, la jeune dame? »

 

Tags: #public
 


 
 
posté le 11-05-2019 à 04:45:30

Rachel

 

 

Bien qu'elle ne soit pas présente sans cesse, Rachel Robinson est le personnage principal de ce roman, car beaucoup de sentiments et de situations tournent autour de sa personne.

Jeune mariée, déjà enceinte, devant vivre dans un milieu où les gens ne parlent pas sa langue et sont d'une culture différente de la sienne, Rachel se sent d'abord isolée, craintive, obéissant aux conseils de méfiance de Jackie. Cependant, ceci ne fait pas partie de sa propre personnalité. Rachel est une femme sociable. Si elle a étudié pour devenir infirmière, ce n'est certes pas pour vivre éloignée de ses semblables.

 

Il ne faut pas s'étonner de ses bons sentiments envers les enfants Marie et Paul, et la mère de ce dernier. Elle répond aussi favorablement aux gens du quartier, adore la grande rue commerciale Sainte-Catherine, où elle peut entrer dans un restaurant sans qu'on ne lui indique la porte de sortie parce qu'elle est noire.

 

La présence d'une autre femme, madame Gilbert, la réconforte dans l'attente de son premier bébé. De plus, la petite Marie la rend déjà maternelle.

 

L'extrait : basé sur un fait réel : Rachel écrivait des mots courants de français sur des petits cartons, qu'elle avait toujours dans son sac à main.

 

 

Rachel marche vers le grand boulevard, où elle prendra le tramway jusqu’au centre-ville. Elle a apprécié la rue Sainte-Catherine parce qu’elle a pu s’y promener doucement au bras de son mari, sans s’inquiéter de rien. La plupart des noms des commerces sont en anglais, même si les patrons ne parlent que français. Elle cherche cette librairie où Jackie s’était attardé. La voilà interrompue par l’arrivée de partisans des Royaux, qui ont vu sa photographie dans un journal. Un bon livre lui fera du bien. Il y a tant de temps à passer avant le retour de l’homme. Soudain, elle se sent attirée par un petit dictionnaire anglais-français. Il vaut mieux prouver ses bonnes intentions en connaissant quelques mots de base afin de ne plus recevoir une vache en peluche après avoir demandé une pinte de lait.

L-A-I-T. Voilà le bon mot. De quelle façon le prononcer? Rachel remet le dictionnaire dans son sac, se jurant de se creuser les méninges un peu plus tard. En vitrine, elle voit de jolies robes, puis des vêtements pour bébés. De retour à la maison, Rachel s’amuse à écrire des mots français sur des bouts de carton qu’elle gardera à portée de la main lors de ses déplacements dans les environs.

 

Tags: #rachel
 


 
 
posté le 10-05-2019 à 05:19:42

Paul et Marie

 

Ces deux enfants de dix ans, mariés et parents d'une poupée prénommée Irène, sont le centre du roman. Toutes les actions concernant les autres personnages, adultes ou gamins, découlent de la présence de ce duo. J'ai choisi les prénoms Paul et Marie parce qu'ils sont, en quelque sorte, bilingues, ce qui facilitera les choses pour Rachel et Jackie.+

 


À l'école, Marie est une élève moyenne. Ceci ne l'empêche pas d'être intelligente. La majorité des idées et des initiatives concernant les Robinson viennent de la fillette. Par exemple, alors que les deux Américains, sortant par la porte avant de leur logement et ne saluant personne, Marie croit, avec justesse, qu'ils seront plus faciles à rejoindre en passant par l'arrière.


Paul se contente d'obéir à Marie. Même son initiative de se joindre à l'équipe de baseball du quartier voisin est une idée de la fille. Un bon garçon, obéissant à ses parents et traitant Marie avec gentillesse.


L'extrait présente une des rares idées de Paul. Nous sommes au printemps 1946 et Jackie Robinson n'est pas encore à Montréal. Les deux enfants ne se doutent pas que l'athlète viendra habiter leur quartier. Parce qu'il est un Noir, comme leur poupée Irène et parce que les gars de l'école lui ont raconté qu'il y a des Noirs travaillant à la grande gare de Montréal, Paul et Marie partent à l'aventure, car ils n'ont jamais vu de Noirs.

 


Hors des limites de leur quartier, tout devient énorme aux yeux des enfants. Bien sûr, ils sont déjà sortis pour visiter les grands magasins de la rue Sainte-Catherine, le parc Belmont et le stade Delorimier, mais c’était en compagnie de leurs parents. Maintenant qu’ils sont mariés, la présence d’adultes ne s’avère plus nécessaire. Du moins, la transition se fera progressivement. Marie craint de rencontrer une guidoune et Paul ne saurait comment réagir face à un robineux. Et si des étrangers décidaient de voler Irène pour la vendre à un sultan? Cette sortie comporte quelques risques, mais elle s’avère nécessaire.

 

Immense, cette gare Windsor! « C’est comme une cathédrale pour trains », fait remarquer Marie sans retenir l’attention de Paul, qui cherche tout de suite un nègre. Il n’y en a pas. Les gars de son école l’ont-ils berné, avec cette histoire?


 

« Peut-être qu’ils travaillent dans les wagons des trains.

- C’est possible.

- J’ai peur! Prends ma main, Paul chéri! »

 

 

 

 

Quelle chance! Le couple voit un homme tout noir, portant une jolie casquette de capitaine. Il est vêtu d’un bel habit, avec des boutons dorés. Paul et Marie le regardent avec tant d’insistance que l’homme, embarrassé, se retourne et leur demande, en français, ce qu’ils cherchent. Les enfants remarquent tout de suite son immense sourire et ses dents très blanches.

 

 

 « T’as entendu? Il parlait français et aussi en anglais. 

- Sans doute un ancien premier de classe.  

- Retournons à la maison. On a vu un nègre? Mission accomplie!

- J’aimerais en voir un autre et lui parler. Celui-là était trop occupé. Marchons par là. »

 

 

Quelle chance dans cette journée parfaite : un autre tout foncé! Celui-là attend devant une étrange table, un chiffon entre les mains. « Je crois qu’il cire les chaussures », murmure Marie à Paul. « Hé! Les enfants! Vous cherchez quelque chose? » Le couple avance avec prudence. Paul enlève sa casquette, pendant que Marie offre une salutation de princesse en tenant deux bouts de sa robe avec ses doigts pincés.

 

 

 « Est-ce que vous connaissez Jacques Robinson, monsieur?

- Le gars qui va venir jouer pour les Royaux? Pas personnellement, mais on est bien contents pour lui, dans le quartier Saint-Henri.

- Voulez-vous sourire, monsieur?

- Quoi? Vous êtes perdus dans la gare, les jeunes? »

 

 

  Marie se sent fière de Paul, car son plan a fonctionné à merveille. « T’as vu ces magnifiques sourires, Irène? Quand tu seras grande, tu vas sourire comme eux et tu trouveras les meilleurs garçons qui voudront se marier avec toi. » De retour dans le quartier, les parents Gilbert et Pratte ne se rendent pas compte de la fugue aventurière de leurs rejetons, qui se couchent tels des angelots sages.

 

Tags: #enfants
 


 
 
 

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