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Titre du blog : Un été 1946 inoubliable à Montréal
Auteur : MarioRoman
Date de création : 15-05-2015
 
posté le 12-05-2019 à 21:47:22

Ceci n'est pas un roman sur le baseball

 

 

Affirmation facile, d'autant plus que je sais qu'avec la photo de la page couverture, beaucoup de gens vont le croire. Il est certes question de ce sport, mais il ne prend pas toute la place. Nul besoin de le connaitre ou de l'apprécier pour lire ce texte.

 

 

À l'occasion, Rachel Robinson propose aux enfants de se rendre voir une rencontre au stade Delorimier. De plus, pour mettre fin à la guerre entre Paul et Denis Turcotte, Jackie invite les gamins à une joute au dit stade.

 

 

 

Les visites au stade se situent essentiellement au niveau du public. En premier lieu, Rachel prenait place dans les sièges réservés aux épouses des joueurs, mais je laisse sous-entendre qu'elle est alors victime de racisme. Voilà pourquoi elle choisit les estrades grand public.

 

 

Il n'existe qu'une courte séquence où il y a une description de jeu, le temps de quelques lignes, C'est l'extrait que je propose, où la mère de Paul se sent agacée par une remarque criarde d'un spectateur.

 

 

 

 

Soudain, un lancer vicieux est évité in extremis par Jackie, qui a eu le réflexe de se jeter au sol. La foule sursaute, rugit, agite le poing. « Mon maudit enfant de chienne! » Madame Gilbert n’en peut plus des vulgarités criardes de ce spectateur, d’autant plus qu’il fait suivre cette exclamation d’une pétarade de blasphèmes de bûcheron. Le voilà prêt à descendre sur le terrain pour faire un mauvais parti au lanceur de Baltimore, qui n’a même pas feint une excuse d’un geste ou d’un regard. Jackie se redresse, s’installe au marbre et attend la prochaine offrande. Il frappe un long coup de deux buts! Le sol, les sièges, les murs, le stade et Montréal tremblent sous la clameur, mais Paul ne voit rien, n’entend rien. Il regarde du côté de Rachel, si émouvante à voir, avec sa main devant sa bouche, pour sans doute camoufler un immense sourire. Son cœur bat au même rythme que celui de Jackie et la femme a l’impression que c’est elle, tout là-bas, les mains sur les hanches, donnant des petits coups de chaussure sur le deuxième sac, fixant d’un regard de feu cet adversaire qui a si ouvertement tenté de le blesser.

 

 

 

« Vous ne pourriez pas vous contrôler? Vous ne voyez pas qu’il y a un petit garçon?

- Ben quoi, madame? Vous avez vu comme moi cet enfant de chienne qui a voulu tuer Jackie.

- Retenez-vous, monsieur.

- C’est ce que je fais. Sinon, je serais déjà sur le terrain en train de casser la gueule à ce maudit enfant de…

- Arrêtez!

- Scrupuleuse, la jeune dame? »