Rachel et Jackie ne savent pas parler français et ne comprennent pas cette langue. Paul, Marie et madame Gilbert ne parlent pas anglais et ne comprennent pas.
Les dialogues du roman sont à cette image, avec des répliques autant en français qu'en anglais. J'ai pris grand plaisir à créer ces échanges, me mettant dans la peau d'une personne ne comprenant pas l'anglais. La réaction de cette personne serait alors exactement la même que celle des enfants et de madame Gilbert.
Cependant, plus le temps passe, plus ils se comprennent, malgré les barrières des deux langues. Rachel et la mère de Paul achètent des petits dictionnaires anglais-français. L'Américaine fait de bons efforts pour utiliser des mots français courants, qu'elle écrit sur des petits cartons, transportés dans son sac à main. Avant tout, les gestes et les mimiques deviennent leur langage.
Voici une des premières situations, donnant lieu à un dénouement amusant.
« Paul, Mary, I need some milk. Can you get me a bottle?
- Elle parle vraiment un drôle de français, hein…
- Milk, bottle. Milk! Meuh! Meuh! Meuh!
- Meuh meuh?
- Yes! Meuh! Meuh! A bottle of milk. Meuh! Wait, I’ll give you money. »
Pendant que Rachel se presse vers son porte-monnaie, Marie et Paul se demandent pourquoi la femme veut jouer à la vache. Quand Rachel tend un dollar, le garçon comprend tout de suite que la jeune épouse désire une ruminante. Alors, le couple part tout de suite pour cette course étrange.
« Pourquoi veut-elle une vache?
- Sans doute un jouet pour son futur bébé.
- Mais oui! T’as cent fois raison! Comme tu es intelligente!
- Je vais rougir, je vais rougir.
- Allons au 5-10-15. Ils doivent avoir des petites vaches en peluche. »
Les amoureux courent vers le modeste commerce, (...) lieu de toutes les merveilles à bas prix. Dans un champ cloisonné, Marie et Paul voient des chiens, des chats, des chevaux, des oursons, des singes et une vache, une seule. Une grande chance!
(...)
Quand Marie tend le sac, Rachel fronce les sourcils. En voyant le petit animal de peluche, elle ne peut s’empêcher de sourire généreusement. Paul remet la monnaie et rappelle qu’il est disponible pour lui rendre tous les services désirés.